Les souvenirs

 Je passe souvent dans le quartier où j'ai grandi.

Ses lignes me sont familières, et pourtant, tout y a changé ou presque.

Déjà, ma grand-mère et ma mère n'habitent plus là. La droguerie, où le gérant et sa femme entretenaient un savant fouillis sympa ont disparu pour faire place à un magasin bien ordonné qui vend de la phytothérapie.

La charcuterie existe toujours, mais il n'y a plus de queue sur le trottoir pour y entrer. Le secret de sa merguez, jadis connue de tous les pieds noirs du coin est perdue. 

La brocante a fait place à une mediathèque et le foirail, d'abord transformé en square, est maintenant devenu la promenade jouxtant la mediathèque.

Les frères Alias, qui vendaient des patates directement sorties des sacs en jute dans lesquels elles étaient arrivées, que sont-ils devenus ? Leur estancot n'a pas trouvé de repreneur, pas plus que le torréfacteur Max à côté.

Je pourrais faire le tour du Foirail... tout est là et tout est différent. A chaque changement, c'est un morceau de mon adolescence, jusque là bien ancré dans ma mémoire qui se modifie et estompe le "comment c'était avant".

Nostalgique ? Oui, sans doute. Quelle personne ne le serait pas, de voir ses souvenirs ne plus coller à la réalité. Le temps qui passe et casse nos traces, imperturbablement, ne veut pas qu'on se souvienne.

On appelle ces changements évolution. La ville évolue, même moi, j'ai évolué depuis. Je ne suis plus l'adolescente d'alors.

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