Nostalgie.

Avec en bruit de fond la voix off du narrateur / personnage central du film, c’est une bouffée de tendresse mêlée d’émotions délicates ou au contraire intenses qui m’a accompagnée tout au long de « 588, rue Paradis ».

Je ne suis pas arménienne, mais je me suis reconnue dans bien des aspects de ce film. La voix off m’entraîne vers mon propre passé, mes petites bassesses, mes pudeurs, mes espoirs de jeune fille, et mes remords, aussi.

J’avais déjà vu ce film, mais l’émotion ressentie la première fois est accrue, puisqu’il était passé à la télé il y a plusieurs années et que depuis, le temps aidant, je me retrouve plus âgée et dans la même configuration : mon père décédé, ma mère vieillissante, toujours enjouée, prévenante et protectrice.
Même maintenant qu’il s’est terminé, les larmes continuent de couler sur mon visage, et la boule dans ma gorge ne me permet pas de respirer comme d’habitude. Nostalgie, quand tu nous tiens !

Tout comme l’auteur, je suis sans doute trop attachée au passé, bien que contrairement à lui, je n’ai jamais oublié le mien : je me suis toujours appuyée dessus comme à une sorte d’ancrage et souffre de le voir s’effriter sous la poigne ferme du temps. Si j’accepte que le passé s’efface peu à peu, c’est davantage par résignation que par volonté réelle.

Mon passé n’est pas parfait, mais la saveur qu’il conserve dans ma mémoire ne me fait pas avoir de regret : j’ai vécu et je vis comme le font tous les hommes, un jour à la fois, avec tout un lot de surprises, les bonnes et les mauvaises,  avec parfois du désespoir qu’il me faut vaincre pour aller de l’avant.

C’est rafraîchissant de savoir que pour d’autres que soi, le « vécu » a de l’importance : il est important de reconnaître les autres « soi », même si cet autre ne nous ressemble que par une de ses facettes.

Mes larmes se sont arrêtées de couler. Je reverrai ce film d’ici quelque temps, de nouveau. En attendant, je vais vivre et profiter de ma mère pour le temps qu’il nous reste à passer ensemble, que ce soit elle ou moi qui parte en premier.

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